Alors que nous approchons du 1000ème épisode de RAW, qui a eu l’idée du nom de ce show ?
Je l’ai eu. Le nom de « RAW » est sorti de ma tête. J’ai essayé de trouver un mot qui incarnait tout ce que nous voulions dans le programme. Il fallait que ça ait du punch. Il fallait que ce soit tranchant. Il fallait que ce soit conflictuel. RAW était parfait.
Quels autres noms avait été pré-selectionnés pour le show ?
Je suis sûr qu’il y avait d’autres noms, mais je ne peux pas vraiment m’en souvenir. Je sais juste que lorsque « Raw » est entré dans ma tête, il n’y avait pas de doute que c’était le bon. »
N’avez-vous jamais envisagé « Nitro » lors de la création du show ?
Non.
En parlant de Nitro, quelle était la meilleure partie dans la concurrence en prime time ?
D’une manière générale, une bonne concurrence est excellent pour un produit. Il vous permet de rester sur vos orteils et vous oblige à s’adapter.
Et Raw a mis un terme à cette concurrence. Est-ce le plus grand accomplissement de l’émission ?
Je ne pense pas que nous avons poussé la WCW à la faillite. Ce fut certainement jamais notre intention. C’était l’état d’esprit de Ted Turner et de la WCW, mais pas la WWE. Regardez, si vous dépensez toute votre énergie à essayer de tuer l’autre gars, votre produit en souffre. Si vous ne tuez pas l’autre gars, il reviendra vers vous, et lorsqu’il revient, vous n’auriez rien fait pour améliorer votre maison. Ce n’est pas plus différent que dans un combat, en sachant que si l’autre gars continue à vous frapper, ce « son of a bitch » se fatiguera et perdra ses moyens très rapidement.
Ainsi, au lieu de s’inquiéter de la WCW, vous vous êtes concentrés sur la façon d’améliorer au mieux Monday Night Raw ?
Absolument. Je ne regardais pas ce qu’ils faisaient. Bien sûr, j’en entendais parler mais je n’avais pas le temps d’y apporter beaucoup d’attention. Je ne voulais pas savoir ce que la WCW faisait, je voulais savoir ce que la WWE faisait. Ils ont tenté tout leur possible pour nous faire du mal. Ils ont eu les ressources nécessaires pour nous attaquer. Nous n’avons pas eu les moyens de faire la même chose, donc nous avons dû rendre notre produit meilleur que jamais. Après avoir épuisé les moyens de nous faire mal, ces derniers ont réalisé qu’ils n’avaient pas un énorme produit. Ils ont tout détruit aussi rapidement que possible et se sont préoccupés d’eux-mêmes seulement sur le court terme. Cela s’est bien passé pour la WWE.
Quel est le souvenir le plus marquant que vous avez vu lors du tout premier RAW, le 11 janvier 1993 ?
Je voulais revenir à nos racines. Je voulais que la première diffusion ait une petite foule intime mais bruyante, et je n’étais absolument pas déçu de la sensation que m’a donné le Manhattan Center. Dès que nous étions en direct, avant-même que ça commence, nous savions que nous étions sur quelque chose de spécial.
Quand avez-vous su que Raw allait être un succès à long terme ?
Dès le début. Il y avait, et encore aujourd’hui, une énergie comme jamais il y en aura en direct. Tout ce que nous faisions, tout ce que nous disions se faisait ressentir immédiatement. Il n’y avait aucune chance pour les nouvelles prises.
Cependant, avec l’intérêt porté par la télévision en direct, cela a également causé des mésaventures, pas vrai ?
La télévision en direct fait ressortir le meilleur des gens, ce qui est bon. Mais il met aussi en évidence le pire de ces gens, ce qui est bon également. Cela ne dérange pas les gens de voir des déraillements.
Y’a-t-ils des déraillements qui vous viennent à l’esprit ?
Pour être honnête, je n’ai jamais été complètement satisfait avec un show. Et je pense que je ne le serai jamais. Je suis toujours dans l’optique de « pas mal, peut-etre que j’aurais pu faire les choses différemment » ou « peut-être nous aurions pu ajouter plus de cela, et apporter plus de cela ». C’est exclusivement fondé sur la réaction du public. Mais le succès d’un spectacle est plus global. Ce n’est pas seulement en fonction de l’audience. Il y a tellement de façons différentes pour juger si oui ou non une série de shows est un succès.
Quelles ont été les superstars les plus importantes dans l’évolution de Raw ?
Il ne fait aucun doute que des gars comme Triple H, The Rock, Shawn Michaels et The Undertaker ont tous fait d’énormes contributions à cette fédération mais s’il y avait une personnalité unique pour témoigner du succès du Raw que j’attendais, ce serait « Stone Cold » Steve Austin.
« Stone Cold » Steve Austin a-t-il été le plus grand contributeur de l’Attitude Era ?
Ne vous méprenez pas, l’Attitude Era a commencé bien avant « Stone Cold » Steve Austin. Bret Hart a été le premier à pousser Mr. McMahon en dehors de lui. Lorsque le public a répondu à cet incident de manière si positive, je savais que nous avions quelque chose de nouveau. A partir de ce moment là, nous faisions un groupe de discussion tous les soirs — ce groupe était nos fans. Vous pensez leur donner ce qu’ils veulent, mais ensuite ils se manifestent encore. Raw a changé. Raw a continué à faire preuve de flexibilité afin de rester fidèle à ce que les fans veulent voir à la WWE. C’est pourquoi Raw a produit plus d’heures que toute émission de télévision dans l’histoire.
Comment distinguez-vous les fans apaisants qui ont grandi en suivante l’Attitude Era de la WWE et les fans qui s’avèrent nouveaux ?
C’est un équilibre délicat à gérer. Avant Raw, de retour dans le système territorial, mon père avait une idée. Il pensait que le futur du business se tournerait dans le « divertissement ». Raw reste fidèle à ce concept, car Raw est une émission de variétés. Vous le demandez, et Raw vous le propose. Action, drame, athlétisme… Raw a vraiment de tout.
Est-ce que l’objectif de Raw est resté le même depuis sa création — celui de divertir les fans ?
Absolument. Parfois c’est exagéré, mais la seule chose que nous faisons, c’est de laisser le sourir sur le visage des gens. Et nous le faisons sur le plan mondial, en dépit de la couleur de la peau, des différentes cultures ou autre. C’est quelque chose de cool d’être en mesure de le faire. Par exemple, je me souviens du Tribute to the Troops en 2007 en Irak. On nous a dit d’être très prudent parce que certains des habitants n’étaient pas trop enthousiasmés par les Américains. Donc, lorsque nous avons atteri, beaucoup de gens nous regardaient avec mépris. Mais ensuite, lorsqu’ils y ont réfléchi une deuxième fois, ils ont réalisé qu’ils regardaient des Superstars de la WWE et ils sont devenus fous… dans le bon sens du terme.
Ainsi, le 1 000ème épisode arrive. Quel sera le but jusqu’au 2 000ème épisode de WWE Monday Night Raw ?
L’objectif sera de rester flexible, et de s’adapter, de sorte que la WWE puisse donner au public ce qu’ils veulent. Ce sera dans vingt ans, qui sait, tout cela sera terminé ?
Après toutes ces années, et tout ces épisodes, Raw est toujours la force dominante du lundi soir. Allez-y, Vince, complimentez-vous.
Le 1000ème épisode de Raw est une étape extraordinaire. Notre société devrait en être fière. Nos Superstars devraient en être fières. Et, plus important encore, nos fans peuvent en être fièrs. C’est M. McMahon.