Grumann's Experimentations - I

Sujet: Grumann's Experimentations - I Ven 15 Nov 2013 - 22:44

Day I - Une prison quelconque, aux États-Unis.

La porte de la prison se referma sèchement, juste derrière lui.

Simon Wyatt baissa les yeux sur son uniforme orange. Il eut un petit sourire, secoua la tête, avant de regarder sa cellule. Oh, elle était simple la cellule – de quoi dormir, et faire ses besoins.
Cela faisait neuf ans que Simon Wyatt connaissait cette cellule par cœur. Cela faisait neuf ans qu'après le passage obligatoire au parloir pour entretenir un semblant de relation avec sa mère, il s'allongeait sur le lit, fixait le plafond, et se perdait dans ses pensées. La plupart des hommes, de nos jours, avaient oublié les bienfaits de l'ennui ; Wyatt, lui, s'y complaisait tel un pacha dans son palace. Forcément, en neuf ans, on a le temps de se redécouvrir.
Et quand bien même, il lui restait encore toute sa vie pour être enfermé entre ces quatre murs. La perpétuité, une fois bien retournée, à des avantages.

Wyatt tourna la tête vers le miroir fragmenté qui lui servait pour se raser. Il y a neuf ans, il était un bel homme, un brun aux cheveux noirs brillants – en réalité, au soleil, plusieurs femmes lui avaient confessé y apercevoir des reflets bleus encre. C'était encore au temps où ses yeux bleus foncés étaient plein de vie et de malice, au temps où il mangeait suffisamment pour être qualifié de bon vivant rien qu'à la carrure, au temps où il étudiait pour être médecin.
A présent, il ne voyait plus qu'un brun terne, un maigre nerveux aux joues rongées par une barbe de trois jours, un corps long et mince musclé presque à l'excès, et deux yeux bleus narquois. Il était loin, le Simon Wyatt, troisième du nom, et fierté de la famille. Place maintenant au paria, Simon Wyatt, assassin cruel.
Le prisonnier ricana, tourna la tête vers le plafond et ferma les yeux.

Il lui semblait que quelques minutes seulement s'étaient écoulés lorsque les verrous de sa porte furent déverrouillés. Wyatt regarda la porte d'un œil, avant de descendre de son lit avec une aisance trahissant l'habitude. On le conduisit dans une pièce à la blancheur terne. L'infirmerie, comme il l'avait demandé il y a quelques jours.
John Grumann était le médecin de la prison. Une cinquantaine d'années, un petit homme chauve à lunettes rondes flottant dans sa blouse trop grande. Trop gentil pour être dans une prison, mais le seul à vouloir y exercer de son plein gré. Wyatt l'avait toujours méprisé, mais il reconnaissait au moins une chose à Grumann : cet homme pouvait lui être utile pour sortir d'ici.
De son côté, John Grumann avait vu en Wyatt le fils potentiel qu'il n'avait jamais eu. Voilà pourquoi il avait tenu à prendre le jeune homme sous son aile juste après son arrivée – il pensait, au fond de lui, que Wyatt était un homme possédant un cœur, contrairement à beaucoup de personnes ici.

- Alors, cette journée, mon garçon ?
- Le lit est toujours aussi inconfortable, le miroir toujours aussi fragmenté, ma tenue toujours aussi immonde, et la nourriture toujours aussi peu comestible. Une journée normale.
- Avec ta vision des choses, je serai presque tenté de voir la pauvreté en Afrique avec un œil heureux, tu sais, Simon.
- Tant mieux pour vous. Vous raconterez votre aventure à un pauvre type enfermé entre quatre murs de béton, je suis persuadé qu'il sera heureux d'avoir des nouvelles de l'extérieur autrement que par une vieille femme geignarde, persuadée que son fils a encore dix ans.
- Et pourtant, cette femme est la seule à prendre de tes nouvelles, ici.
- Effectivement, pardon, je pensais que mon frère serait heureux d'avoir des nouvelles d'un assassin, répondit Wyatt avec un ricanement bref, presque un aboiement.

Grumann secoua la tête, et décida d'ausculter les yeux de Wyatt. Ce dernier se plaignait de maux de tête, lui avait dit le gardien. Il en profita pour lui parler à voix basse.

- Simon, te souviens-tu du projet dont je t'avais parlé, de la petite pilule ?
- Il y a deux ans et deux cent trente-six jours. Vous en avez mis, du temps.
- Ce n'est pas un projet que j'ai pris à la légère, Simon. En revanche, tu seras ravi de savoir qu'il est fini, et que je te fais suffisamment confiance pour l'expérimenter.
- Vous expérimentez un projet révolutionnaire pour concevoir une sorte de Captain America croisé de Superman dans une prison, en compagnie d'un assassin que vous considérez comme votre fils bien qu'il ne le soit pas. Dites, vous vous êtes remis à la bouteille, récemment ?

Sujet: Re: Grumann's Experimentations - I Sam 16 Nov 2013 - 2:09

Il s'est certainement remis a la bouteille. Bon début, agressif le bonhomme^^

Sujet: Re: Grumann's Experimentations - I Sam 16 Nov 2013 - 3:14

Qui sait pour la bouteille? Grumann's Experimentations - I 1491891232

Merci. Je sais pas quand est-ce que le 2 arrivera, même s'il est ouvert sur Open Office

Sujet: Re: Grumann's Experimentations - I Sam 16 Nov 2013 - 3:30

Prend ton temps, ça presse pas.

Sujet: Re: Grumann's Experimentations - I Sam 16 Nov 2013 - 3:43

Non, je sais, là je suis surtout fatiguée x) mais tant que j'ai de l'inspiration, j'aime bien écrire.

Sujet: Re: Grumann's Experimentations - I Sam 16 Nov 2013 - 4:19

Oui moi c'est pareil, faut que je fasse mon numéro 5^^

Sujet: Re: Grumann's Experimentations - I Sam 16 Nov 2013 - 17:32

Là encore, ça presse pas^^